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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

me suis efforcée de laisser tout en ordre. Les Badens et la Karwoska resteront à Kowalowka tant qu’ils pourront. Adieu, mon cher Vincent, je t’embrasse, mon cœur est dans une impatience que tu ne peux t’imaginer ; il me semble que, semblable à celui de sainte Thérèse, il est prêt à se fendre par la violence des sentiments qui l’agitent !… »


Peu de jours après, la comtesse rejoignait son mari et en recevait un accueil aussi tendre qu’elle le souhaitait et qu’elle le méritait, mais leurs affaires n’avaient pas avancé d’un pas. Ils passèrent plus d’un an à lutter contre des difficultés sans nombre et ne réussirent à rien. Hélène retrouva plusieurs de ses amies de France et de Varsovie, la princesse de Tarente, madame de Clermont, la baronne de Luzy, la duchesse de Serra Capriola, femme de l’ambassadeur de Naples, la princesse Dolgorouki, la comtesse de Pahlen, etc.

Elle fut bientôt recherchée et invitée de toutes parts, mais dans l’intimité, car par suite de la folie de plus en plus accentuée de Paul Ier, les grandes fêtes devenaient rares et tristes, chacun était préoccupé de la crainte de commettre une infraction aux ordonnances étranges de l’empereur, qui se succédaient de jour en jour. La plus