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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

terre, ronflant comme Kicins[1]. N’es-tu pas un peu plus tranquille, ma plus chère, mon unique amie ? Je me suis fait du thé et du punch, je suis altéré et je tousse un peu, mais ce n’est pas jusqu’à me rendre malade…

» J’avais raison de craindre la neige : le peu qu’il en tomba effaça le chemin, nous nous égarâmes, comme firent les Parisiens en suivant Mirabeau, et restâmes plus de six heures à faire deux milles. Ce matin le froid continue, il a cessé de neiger et le chemin paraît meilleur ; tout cela contribue à me mettre de meilleure humeur, si je pouvais être content loin de toi, ma chère Hélène, mais le sort en est jeté, il faut prendre son parti. Adieu contentement, adieu bonheur jusqu’à ce que je sois auprès de toi ! Oui, c’est dans tes bras que le plus tendre amant peut trouver le bonheur. Adieu, femme charmante, seul objet qui remplit mon cœur ; adieu, je t’embrasse mille fois. Je prends une tasse de café, tout est prêt et nous partons. »


Comme on le voit, le comte mêle volontiers les questions d’amour à celles de nourriture.

  1. Chat.