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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

sies, le mobilier incomplet et en mauvais état pas une pièce n’avait les meubles appropriés à sa destination.

La salle à manger, immense et glaciale, est coupée par des paravents derrière lesquels on dresse des lits quand les convives sont trop nombreux. Dans l’appartement particulier d’Hélène, deux tables, quelques fauteuils, un canapé, des chaises dépareillées suffisent à peine à recevoir dix personnes. Les glaces, abîmées par l’humidité, ne reproduisent qu’une image troublée « une odeur bizarre et puante de rats, morts dans les planchers, est répandue partout ».

Pour arriver à Ostrowicez, il fallait traverser de véritables lacs de boue ; de vastes cours remplies d’herbes et de mousse entouraient le château, à moitié ruiné, une grande muraille fortifiée en faisait le tour et empêchait la vue de s’étendre au loin. On avait conservé deux ou trois appartements dans le vieux château ; l’un d’eux était habité par une générale, amie ou même parente du comte. Le major Hofimann, ancien plénipotentiaire auprès de l’évêque de Wilna, habitait l’autre avec sa femme. Ils étaient possesseurs, c’est-à-dire affermaient des terres assez importantes à Brody, et Hoffmann aidait le comte dans le soin de