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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

» Ma bonne-maman et grand-papa ne négligent rien pour mon éducation, ils m’ont donné plusieurs maîtres. Je vais dîner chez eux presque toutes les semaines, ou ils viennent me voir chez madame Dumontet, qui a tous les soins imaginables pour moi ; vous savez sûrement que je suis chez elle en pension. On m’a dit, chère maman, que vous comptiez aller en France. Je me flatte que vous passerez à Vienne. Il ne manque plus à mon bonheur que de pouvoir vous assurer de vive voix du respectueux attachement avec lequel je suis, ma chère maman, votre très humble et très obéissante fille,


» SIDONIE DE LIGNE.


» Vienne, ce 23 octobre 1802. »


Sidonie devait être fort embarrassée pour écrire à une mère qu’elle ne connaissait pas et qui ne lui avait jamais donné signe de vie ; le peu d’abandon qui règne dans la lettre s’explique facilement. Hélène ne répondit pas, craignant le mécontentement de son mari qui semblait peu disposé à un rapprochement.

Enfin le printemps succéda à cet interminable hiver. Hélène avait obtenu de son mari de faire agrandir un petit jardin triste et sombre sur le-