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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

sure et les premières lignes qu’elle trace de sa main tremblante n’expriment que le désir de pardonner. « Îl s’est levé trois fois cette nuit pour me donner à boire et il m’a fait beaucoup d’amitiés » ; puis, deux jours après, elle se lève pour la première fois, s’habille et se met sur sa chaise longue. « J’ai fait chercher mon mari pour qu’il me vit levée, nous nous sommes promis de vivre tranquilles l’un et l’autre, je l’ai assuré que je ne lui parlerai plus de ses torts, il m’a juré d’être fidèle et il m’a beaucoup caressée. L’espérance du bonheur peut luire encore pour moi. »

Le lendemain de cette réconciliation Hélène écrit : « J’ai prié mon mari que le chevalier Kownacki écrive à Vienne pour avoir la recette d’une soupe pour faire des enfants. » On ne sait pas si le chevalier s’acquitta de la commission, mais on sait qu’il retourna à Vienne d’où il rapporta quelque temps après une lettre de Sidonie à sa mère.

La vie de Brody recommença comme par le passé, peut-être avec un degré d’ennui de plus, car l’absence de la Karwoska se faisait sentir, quoique Hélène eût préféré mourir plutôt que de l’avouer. Les lectures, les promenades faites avec la jeune fille avaient moins d’attraits, faites