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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

che du Rhin, le comté de Falkenstein et le Frickthal lurent cédés à la France. Deux ans après, une députation de l’Empire d’Allemagne envoyait un plan pour régler les indemnités des princes et des États qui avaient perdu leurs possessions sur la rive gauche du Rhin par le traité du 9 avril. On les indemnisa au moyen des fiefs ecclésiastiques, supprimés en Allemagne comme en France.

Le maréchal de Ligne possédait par héritage de famille le petit comté souverain de Fagnolles, près de Philippeville[1]. La seigneurie de Fagnolles avait été érigée en 1770 en comté d’Empire, et agrégée en 1785 au collège des comtes de Westphalie. Il reçut à titre d’indemnité de son comté l’abbaye d’Edelstetten et le cent vingt-sixième vote viril au collège des princes de l’Empire.

Cet événement, qui pour tout autre que le maréchal eût été d’une grande importance, fut traité par lui avec une insouciante gaieté. Il partit dès les premiers jours de mai pour prendre possession de sa nouvelle souveraineté, non sans une certaine crainte de trouver l’abbesse

  1. C’est ce petit pays souverain dont il parlait au comte d’Artois en l’engageant, un peu à la légère, de le prendre comme base d’opérations, en 1793, pour reconquérir la France