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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

elle lui écrivit aussitôt une longue lettre sans expliquer clairement ses intentions, mais exprimant un grand désir de revoir Sidonie et de se rapprocher de cette enfant sur laquelle désormais se concentraient ses sentiments maternels, puis elle insistait sur le plaisir qu’elle avait éprouvé à revoir son beau-père à Léopol, malgré la violente émotion que cette vue lui avait causée. Elle indiquait l’itinéraire qu’elle allait suivre et finissait en ajoutant que si un heureux hasard dirigeait son beau-père du même côté, elle serait heureuse de le revoir de nouveau et de s’entretenir avec lui de l’avenir de Sidonie.

Cette dernière phrase produisit l’effet sur lequel Hélène avait compté, et à peine arrivée à Brünn, elle reçut une lettre qui lui annonçait la visite du prince de Ligne. Ils ne passèrent ensemble que quelques heures, mais elles suffirent à Hélène pour peindre à son beau-père, sous les couleurs les plus vives, son désir ardent de revoir sa fille, le bonheur qu’elle se promettait d’une union qui assurerait à Sidonie des avantages difficiles à rencontrer ailleurs.

Elle exprima de nouveau le regret que lui inspiraient les donations imprudentes qu’elle avait faites au comte au détriment de Sidonie, mais