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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

sang ; ma conduite est le résultal de la sensibilité, de la sincérité de mon cœur. Je craignais que si tu abandonnais le mariage à lui-même, avant qu’il soit fait, il ne manquât ; tu aurais dû presser davantage sa conclusion si elle t’intéresse ; dès que Sidonie ne déplaît pas, nous pouvons prévoir une source de bonheur infini de cette union. J’attends tes ordres pour partir. »


Il avait été entendu entre le comte et la comtesse que celle-ci quitterait Paris le plus tard possible, et n’arriverait pour ainsi dire à Tœplitz que pour la célébration du mariage ; on sait que la réunion avec sa belle-mêre et la Grande-Chambellane lui était extrêmement pénible, et il faut reconnaître que cette position offrait de grandes difficultés ; cependant le désir qu’elle avait de voir le mari de sa fille lui faisait surmonter sa répugnance. Aussitôt après la conversation dans laquelle Sidonie avait exprimé en toute liberté ses sentiments, le comte reconduisit la Grande-Chambellane chez elle, ils parcoururent silencieusement l’espace qui les séparait du château, et arrivés à la porte de la comtesse Anna, le comte s’apprêtait à se retirer lorsqu’elle le pria d’entrer, ajoutant qu’elle avait quelque chose