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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Chambellane, et lui annonça que la santé de la comtesse Hélène ne permettant pas à celle-ci de quitter Paris, toutes les difficultés soulevées tombaient d’elles-mêmes.

La pauvre Anna vit entrer le comte avec beaucoup d’émotion, elle écouta attentivement ce qu’il venait lui apprendre, pas un mouvement d’orgueil ni de satisfaction ne lui échappa.

« Dieu a conduit lui-même tout cela », dit-elle doucement, puis elle ajouta, avec timidité : « J’espère que la maladie de la princesse n’est pas sérieuse. » Le comte, touché de cette question, prit la main d’Anna, et la baisant tendrement lui affirma que ce n’était qu’une indisposition. Anna rougit et laissa quelques instants sa main dans celle du comte, puis la retira en soupirant. Il fut convenu que le comte assisterait à la signature du contrat et à la cérémonie de prestation de serment qui dispensait de la publication des bans et qui équivalait à peu près à notre mariage civil, puis il partirait pour rejoindre Hélène à Paris. François apprit en rentrant que la comtesse renonçait à son voyage à Tœplitz, et l’expression de joie qui rayonnait sur le visage de sa mère l’empêcha d’exprimer le regret que son père n’y assistât pas. Le soir il revint un peu triste de sa