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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

le maréchal Moncey ordonnât à la garde nationale de sortir, il le refusa et dit que ceux que le zèle porterait à aller combattre en étaient les maîtres, mais qu’il n’en donnerait pas l’ordre. Très peu sortirent et Regnault de Saint-Jean d’Angely, qui s’était porté en avant avec sa cohorte, prit la fuite avec elle au premier coup de canon[1]. À la barrière, le maréchal Moncey lui ôta ses épaulettes et il ne tarda pas à s’aller cacher.

» J’étais toujours avec mes amis et tous les gens de la maison dans le grenier. Comme j’avais beaucoup de foin, dès la veille j’en avais fait faire une meule au milieu du jardin, crainte des bombes, et j’avais fait porter à la place du foin des tonneaux d’eau pour jeter sur les toits. Le bruit du

    conseil de guerre qui condamna le duc d’Enghien. Il était commandant de Paris en avril 1814.

  1. Ce fait fut l’objet d’une enquête du conseil de discipline. Le général Dessoles rendit publique la déclaration du conseil qui justifiait le comte Regnault de Saint-Jean d’Angely de cette imputation et fait entendre que des ordres et « d’importants intérêts politiques motivèrent seuls son retour dans la capitale. Nous profiterons de cette rectification pour dire, une fois pour toutes, que nous n’assumons pas la responsabilité du plus ou moins d’exactitude des récits de la comtesse. Ses opinions toujours extrêmes doivent influencer ses appréciations et leur ôter beaucoup d’impartialité. C’est au lecteur à en juger, le cadre de notre travail ne nous permet pas de rectifier chaque assertion hasardée.