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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

passaient. Le roi remercia la comtesse et lui dit avec beaucoup d’affabilité qu’il s’excusait d’être un hôte aussi incommode, puis il ajouta : « Ce » n’est pas la première fois que les Potocki nous » donnent l’hospitalité ! »

» Le roi assis est un très beau prince, sa tête est noble et pleine d’expression, son sourire gracieux et sa physionomie agréable ; mais debout, en marchant, il se dandine excessivement, ce qui est une disposition naturelle à sa maison, que, chez lui, la goutte augmente encore.

» Madame la duchesse d’Angoulême est charmante, elle a un air de mélancolie qui touche le cœur, ses traits sont un mélange de ceux de son père avec ceux de la maison d’Autriche, ses cheveux sont d’une couleur admirable : en saluant, en s’inclinant, dans ses gestes, elle a de l’air de la reine et la rappelle beaucoup. »

Après la réception, la comtesse revint à Paris très fatiguée. Pendant la nuit qui suivit l’arrivée de Louis XVIII à Saint-Quen, c’est-à-dire la veille de son entrée dans Paris, une aventure assez piquante se passa au château. Le roi confia le soin de sa garde au duc de Berry, lui ordonnant de commander dans Saint-Ouen et il se retira dans ses appartements, fort tranquille, le laissant, à