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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

qui tu es à Niemirow. Je me flatte que ce lieu si rempli de doux et d’amers souvenirs te fera penser à moi. Le grand érable existe-t-il encore ? porte-t-il encore les caractères que j’ai tracés sur son écorce ? Il a été témoin des moments les plus heureux et les plus malheureux de ma vie. Tout ce qui peut m’arriver maintenant en bien ou en mal ne saurait en approcher ; d’ailleurs quand on avance vers le terme, tout devient plus indifférent, on entrevoit une sûre et inévitable consolation. Que ne puis-je aller faire ma dernière prière dans cette pauvre église de Kowalowka ! Que ne puis-je reposer éternellement auprès de ceux qui y dorment. Si les âmes, après la mort, errent et peuvent se transporter d’un lieu dans un autre, ce sera là que je me réunirai à ceux à qui je tenais par des liens que l’inconstance humaine n’a pu rompre et que la mort seule pourra trancher !

» Adieu, Vincent, le courage et le papier me manquent pour te parler d’autre chose. »

Enfin l’introuvable Fontana annonce son arrivée et celle de cent vingt-cinq mille livres envoyées par le comte depuis longtemps déjà, cela ne changea en rien les projets de la comtesse, qui écrit à son mari :