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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

Les plus hautes célébrités d’Allemagne, Gæthe, Wieland et Schlegel se faisaient gloire d’être de ses amis ; un cercle d’hommes et de femmes aimables et distingués était sans cesse autour de lui. La présence de ses charmantes filles, la princesse Clary, le comtesse Palfy et la baronne Spiegel ajoutaient encore à l’attrait de ces réceptions. La causerie roulait sur la Pologne, que le prince défendit toujours dans les conseils, sur la Russie dont il aimait à se souvenir, sur l’Angleterre, sur l’Italie, beaucoup sur l’ancienne France et point du tout sur la nouvelle.

« J’ai vu, disait-il, dans leur brillant, les pays et les cours où l’on s’amusait le plus ; par exemple, celle d’Auguste de Saxe, roi de Pologne, ou, pour mieux dire, du comte de Brühl ; j’ai vu les dernières magnificences de ce satrape qui, pour faire cent pas à cheval, était accompagné de cent palatins, starostes, castellans, cordons bleus et princes alliés à la maison de Saxe.

» J’ai vu Louis XV encore avec un air de grandeur de Louis XIV, et madame de Pompadour avec celui de madame de Montespan. J’ai vu trois semaines de fêtes enchanteresses à Chantilly, les spectacles et les séjours de Villers-Cotterets où