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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

que la route. On entra dans la chapelle trop petite pour contenir la foule ; les pleurs et les sanglots étaient tels qu’on ne pouvait entendre les prières des morts. Au moment où l’on souleva le cercueil pour le descendre dans le caveau, le soleil, perçant tout à coup le brouillard, illumina la petite église. « Il sembla, dit Genz, qu’il voulût aussi saluer une dernière fois ce favori de Dieu et des hommes ! »

Sidonie rejoignit sa mère à Brody, après la mort du prince de Ligne. Elles en éprouvèrent toutes deux un vif chagrin et Hélène en l’annonçant à son mari, alors en voyage, ajoute cette phrase singulière : « Sidonie a pris le grand deuil, et moi je vais le prendre aussi, car enfin je n’ai jamais été divorcée. »

Au printemps de 1815, au moment du débarquement de l’île d’Elbe, ne supportant plus la solitude et l’affreux climat de Brody, elles partirent pour Vienne et s’établirent dans une charmante maison de campagne à Hitzing, faubourg de la ville, et à portée des nouvelles ; le comte vint les y rejoindre et, après un séjour de trois mois, Hélène et Sidonie partirent à la fin d’août pour Paris, où le comte devait revenir quelque temps