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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

tance : il n’a pas plus de connaissances en fait d’histoire que ma perruche. Il ose dire que la Russie n’avait point de titre à produire en prenant possession de Polotsk ; il pouvait dire que la Russie ne faisait aucun cas de titres surannés…

» Je me suis ferrée à glace sur tout cela en maniant archives et chroniques, comme vous ne l’ignorez pas. »


Le premier soin de l’impératrice en prenant possession de la Lithuanie fut de séquestrer tous les biens des seigneurs polonais. Voici l’explication qu’elle donne à Grimm de cette mesure dont elle sent bien toute l’injustice :


    Prusse, écrivit à ce monarque : « J’avoue que selon mes idées c’est la plus grande faute politique que les trois cabinets puissent faire et surtout la Prusse. Le titre dont les trois pays se servent pour partager la Pologne est si odieux qu’il fera toujours un tort infini à la réputation des trois souverains, et que leurs noms resteront flétris dans l’histoire. Je ne sais comment le concilier avec leur religion et leur conscience. » Le roi lui répondit : « Il fut un temps où vous remplissiez un devoir en me soumettant votre opinion sur les affaires que je confiais à votre zèle. Aujourd’hui que votre carrière diplomatique est finie, je vous eusse tenu compte de la discrétion qui m’eût épargné des conseils dont je ne fais cas qu’autant que je les demande. » Cette réponse sèche et dure porta un coup si funeste à la santé de M. de Hertzberg qu’il mourut quelque temps après.

    (Paganel, Histoire de Joseph II.)