Page:Pergaud - De Goupil à Margot, 1910.djvu/29

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cerveau lui semblait un bruit de source, et pour y désaltérer sa soif dévorante, il tournait sans fin sur lui-même, cherchant de tous côtés l’eau, l’eau limpide qu’il lapperait longuement.

L’aube du onzième jour épanchait une clarté laiteuse au haut des futaies voisines. Il fallait en finir. Brusquement, Goupil fut décidé et, sans regarder autour de lui, affermissant dans une énergie sombre ses pauvres pattes amaigries, il prit un élan désespéré et s’élança dans l’inconnu !…


IV

Sous la lourdeur apparente dont il masquait la vivacité de sa démarche, Lisée, ce jour-là comme les jours précédents, gravissait la cluse étroite où les clous de ses gros souliers avaient frayé par leurs dures empreintes un vague sentier aboutissant à la prison de Goupil.

En chien bien dressé, le fidèle Miraut le précédait de quelques sauts. Celui-ci d’ordinaire ne