Page:Pergaud - De Goupil à Margot, 1910.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poussait sans cesse vers la femelle suffiraient pour l’empêcher de fuir devant le grelottement approchant.

Il désespérait. Il en oubliait de voler des poules et de boire aux sources : la fièvre d’amour le minait et des rages folles le faisaient, comme aux premiers jours de sa libération, se jeter à terre le dos sur le sol pour tenter violemment de rompre enfin le fer qui rivait à ses jours l’indélébile marque de la férocité des hommes.

Peine perdue.

Un soir pourtant il changea de tactique. Il venait de croiser le sillage tout frais d’une femelle en rut et, coûte que coûte, concentrant sur ce but toutes les violentes énergies du mâle exacerbé, voulut arriver jusqu’à elle. Il fallait faire taire le grelot ? — Il le voulut !

Pour y parvenir il décida de réaliser à travers le dédale inextricable des branches une marche lente et souple durant laquelle sa tête et son cou devraient conserver la plus stricte immobilité. Il s’engagea donc sur les traces de dame Hermeline, le corps tout entier tendu dans une