Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
la guerre des boutons


La dislocation s’opéra sans tarder.

Lebrac avec le gros de la troupe gagna le bois du Teuré et, sitôt qu’on y fut, ordonna à ses hommes d’arracher des grands arbres les plus longues chaînes de véllie ou véliere (clématite) qu’ils pourraient trouver.

Pour quoi faire ? demandèrent-ils. Pour fumer ? Ah ah ! on va faire des cigares, chouette !

— Ne la cassez pas, surtout, reprit Lebrac, et trouvez-en autant que vous pourrez : vous verrez bien plus tard.

Toi, Camus, tu grimperas aux arbres pour la détacher, tu monteras haut, il en faut de longs bouts.

— Pour ça, je m’en charge, fit le lieutenant.

— Auparavant, y en a-t-il qui auraient de la ficelle, par hasard ? questionna le chef.

Tous en avaient des morceaux d’une longueur variant de un à trois pieds. Ils les présentèrent.

— Gardez-les ! — Oui ! conclut-il en réponse à une question intérieure qu’il s’était posée, gardez-les et trouvons de la véllie.

Dans la vieille coupe, ce n’était pas difficile à découvrir, c’était ça qui manquait le moins. Le long des grands chênes, des foyards, des charmes, des bouleaux, des poiriers sauvages, de presque tous les arbres, les souples et durs lacets montaient, grimpaient, s’accrochaient par leurs feuil-