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la guerre des boutons


la belle affaire ! Gambette est allé chercher ta sœur et Boulot prépare le fil.

– Heue !… euhe ! Ma culotte ! Ma culotte !

– Viens voir c’te culotte !

– Heue ! Je l’ai pas, ils me l’ont chipée, ma culotte, les voleurs !

– !…

– Oui, l’Aztec a dit comme ça : Ah ! c’est toi qui m’as chipé mon pantalon l’autre fois, eh ben, mon salaud, c’est le moment de le payer ; change pour change ; t’as eu le « mienne » toi et tes relèche-murie d’amis, moi je confixe[1] celui-ci. Ça nous servira de drapeau.

Et ils me l’ont pris et après ils m’ont tout châtré mes boutons et puis ils m’ont tous foutu leur pied au cul. Comment que je vais faire pour rentrer ?

– Ah ! ben m…, zut ! C’est salement emmerdant cette histoire-là ! s’exclama Lebrac.

– T’as-t-y pas des autres « patalons » chez vous ? interrogea Camus. Faut envoyer quelqu’un au-devant de Gambette et faire dire à la Marie qu’elle t’en rapporte un autre.

– Oui, mais on verrait bien que c’est pas çui que j’avais ce matin ; je l’avais justement mis tout propre et ma mère m’a dit que s’il était crotté ce soir

  1. Confisque.