Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/34

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Mon Jour, je ne mourray.

Ne trouves point estrange,
Si, quand ne le puis veoir,
Je me trouble, & me change,
Tant, qu’il me fault douloir
Du mal, que mon cueur sent,
Quand de moy est absent.

Ce que j’y suis tenue,
Ne me faict tant l’aymer,
Que sa vertu congneue
Me contrainct l’estimer
Par son loz tant requis,
Qui m’est honneur acquis.

Sa grace accompaignee
Plus, qu’a nul, j’ay peu veoir :
Parquoy pour luy suis nee,
D’autre je n’ay vouloir :
Les Dieux pour moy l’ont mis
Au bout des vrays amys.

O amytié bien prise,
Que j’ay voulu choisir