Page:Perrault - Dialogue de l’amour et de l’amitié, 1665.djvu/38

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murmurent incessamment, ils crient même tout haut qu’ils n’en peuvent plus et que je les réduis à la dernière extrémité, et bien souvent ils me menacent de secouer le joug, mais tout leur bruit ne m’émeut guère ; je sais qu’ils font toujours le mal plus grand qu’il n’est, et qu’il s’en faut beaucoup qu’ils soient aussi malheureux qu’ils veulent qu’on les croie.


L’Amitié

Je suis persuadée qu’ils le sont encore plus qu’ils ne le disent, et je ne connais rien dont les hommes reçoivent plus de mal que de vous. La guerre, la famine et les maladies affligent en de certains temps quelque coin de la terre, et quelques personnes seulement, pendant que le reste du monde jouit de la paix de l’abondance et de la santé ; mais il n’y a