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DE JULIE


j’avais hasardé quelques plaisanteries avec lui, au sujet desquelles je dois ici lui rendre justice, en dépit de tous les mauvais plaisants et avouer de bonne foi que je ne lui trouvai pas absolument toute l’effronterie dont les méchants esprits prétendent que le froc était entiché. Comme je craignis avec juste raison que la grosse brebis n’outre-passât avec moi les bornes de la charité, si je venais à la chagriner, je pris le parti de la mettre à son aise de ce côté, en l’engageant à être de nos promenades et de nos entretiens. Il avait la réputation d’avoir de l’esprit ; mais son état ne lui permettait pas de s’ouvrir sur certaines matières que j’aurais été bien aise de lui entendre traiter, et je ne me sentais pas d’humeur à acheter sa confiance.

Tout bien considéré, je ne trouvai là personne qui pût remplir mon projet, ce qui abrégea mon séjour à cette campagne, tout aimable qu’elle était. M. Démery revint de Toulouse le douzième jour de son départ ; et avant de retourner en ville je lui fis entendre qu’il serait à propos d’engager madame du Bellois et M. Demelville à venir passer à leur tour quelque temps à sa maison pour laquelle j’avais jusqu’alors montré tant de répugnance : il goûta avec plaisir ma proposition, et la fit accepter aussitôt, ne voulant point être en