Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
214
LES ÉGAREMENTS


simplement oubliée, sans avoir appris ce que j’avais tant d’intérêt de lui cacher, c’est-à-dire la trahison que j’avais concertée avec Bellegrade, je ne m’occupai plus que de la faible difficulté de débusquer une rivale, sur laquelle une ancienne passion me promettait de grands avantages. Mon projet n’écouta plus de ménagement dans la parure, et je substituai au brillant qu’il ne m’était pas possible de répandre dans mon ajustement, toute la finesse et l’élégance du goût le plus recherché.

Je pris de vaines mesures pour connaître la maîtresse de sieur Valérie, sur le mérite de laquelle j’étais fort inquiète ; ma fruitière n’avait pu rien découvrir : j’avais inutilement fait suivre et suivi plusieurs fois moi-même dans un fiacre le carrosse de sieur Valérie, toutes mes recherches avaient été inutiles. Il ne me restait plus qu’un expédient dont j’usai et qui me donna de cruelles lumières sur ce que je cherchais avec tant d’empressement. Après m’être flattée des plus douces espérances, un coup d’œil les fit évanouir, et je me trouvai tout d’un coup dans le cas de ceux qui se réveillent sur un beau songe.

Certains jours de la semaine sont consacrés dans Paris aux différents théâtres ; tout le beau monde est exact à s’y réunir : l’acteur, la pièce,