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LES ÉGAREMENTS


rent alors un peu hasardés ; mais ce fut bien autre chose le lendemain, lorsque je vis entrer chez moi la mère en pleurs, et qu’elle me dît que sa fille se déclarait enceinte de moi : j’eus d’autant plus lieu d’être surpris, que je ne lui avais jamais témoigné d’autres sentiments que ceux que dicte l’estime et l’amitié. J’eus beau protester à madame… que je n’avais de ma vie eu aucune particularité avec sa fille ; vainement je lui expliquai que j’avais surpris la veille un jeune homme enfermé avec elle, qui s’était mystérieusement enfui, et que c’était le même avec lequel je l’avais vue de la fenêtre s’entretenir dans la rue, elle ne se rendit à aucune de mes raisons ; et me reprochant d’avoir suborné sa fille, elle me déclara qu’elle allait se pourvoir contre moi, si je ne voulais réparer son honneur en l’épousant. Dans la rage où j’étais je me moquai de ces menaces ; mais ayant consulté quelqu’un à ce sujet, on me conseilla d’en venir à un accommodement ; de sorte que je fus encore trop heureux de m’en tirer avec huit mille livres qu’il m’en coûta. Cette aventure se répandit, et lorsqu’on sut les secours que je leur avais procurés, on ne douta plus de la réalité du fait. Quoique je ne courusse point après la réputation d’un homme qui entreprend de redresser les torts de la fortune, encore étais-je moins sa-