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Le théâtre représente une auberge de campagne. Porte au fond. Porte à gauche du spectateur. Une table. Quelques sièges rustiques.

Scène 1er


Fanchette, (seule, près de la porte de gauche, à la cantonnade)

C’est bon ! c’est bon ! qu’on s’dépêche… et qu’l’ouvrage n’vous gêle pas les mains ; l’premier que j’vois muser, j’lui donne son compte. (venant sur le devant de la scène) C’est vrai ça !… tous ces flâneux d’domestiques… faudrait les nourrir et les payer à rien faire ! et encore y trouveraient moyen d’se plaindre. Ah ! si au lieu d’avoir une femme pour bourgeoise, y zavaient affaire à un gaillard pas frileux, qui les z’houspiller un brin, la maison n’en irait pas plus mal !

Tous les gens du pays m’disent ben : marie-toi la Fanchette… N’y a que c’moyen-là d’mener ta barque… M’marier ? je l’voudrais ben aussi ! mais… avec qui ?… Tous ces gas du pays… c’est grossier… c’est brutal ! et ma fine… quand on a vécu quéque temps avec une grande dame comme