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Page:Pert - Charlette.djvu/98

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ces douze personnes réunies par l’intérêt, le désœuvrement, l’habitude, le monotone roulement de la vie mondaine.

Béate et satisfaite, Belle, extrêmement jolie dans sa robe de satin blanc mat piquée de petites perles, ne parlait guère, soigneuse de ses devoirs subtils de maîtresse de maison qu’elle remplissait à mer- veille, ravie de la promesse que venait de lui faire Mrs. Potter d’amener à son prochain vendredi sept dames nouvellement débarquées des États-Unis ; fine fleur de la société de Philadelphie.

Auprès d’elle, Jean Hallis soutenait avec adresse l’admiration frénétique de sa voisine de droite, Mrs. Warnet, tandis que, du côté opposé, madame Collard-Menier, la musicienne mondaine par nécessité, entretenait une conversation animée en un anglais audacieux et déplorable avec M. William H.-K. Potter.

Raoul du Jonquier, que ces diners ranimaient, faisant revivre en lui pour quelques heures l’ancien officier de marine élégant et fêté, avait à ses côtés Mrs. Potter et madame Lechâtelier. Accaparé malgré lui par cette dernière, il essayait pourtant de reprendre l’attention de la belle Américaine, qui fuyait vers le romancier célèbre assis en face d’elle.

Eugène Lechâtelier avait été placé près de Charlette ; et, tout là-bas, Samela observait la table philosophiquement, peu troublé dans ses réflexions