Aller au contenu

Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une certaine difficulté, comme si elle eût eu peine à se rendre compte elle-même de ses sentiments.

Je ne sais comment vous dire… Sans doute, je l’aime… pourtant, il me semble que ce que j’éprouve c’est plus que de l’amour, une irrésistible pitié pour lui… pour tout le mauvais sort qui, perpétuellement, s’attache à lui, — à cause de lui. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il arrive, quelque faute et quelque maladresse qu’il commette, je ne saurais lui tenir rigueur longtemps, ni lui adresser, une fois en face de lui, les reproches que, seule, je me promets de lui faire… Il est si bon, si généreux, si tendre… Son défaut — et terrible ! — c’est une extrême faiblesse, doublée d’un entêtement qui, une fois manifesté, ne peut plus être refréné ni dompté… Il a aussi cette tendance funeste de fermer les yeux quand il se trouve près d’une situation difficile, devant une affaire périlleuse, et de se laisser aller au courant qui l’emporte, jusqu’au jour où il