Aller au contenu

Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

salle à manger où l’on faisait la cuisine dans une sorte de placard, sur un fourneau à gaz.

La première impression de Lucie en me voyant fut du déplaisir, causé par son orgueil ; une gêne à ce que je la visse en cette pauvreté. Puis, l’affection qui nous liait, son bon naturel eurent bientôt le dessus. Elle m’embrassa avec tendresse et me parla sans détour des difficultés de l’heure présente : pourtant une aube radieuse en comparaison des ténèbres désespérées à peine franchies.

Le chagrin de la mort de sa fille, certainement très grand, semblait avoir été emporté par le torrent de tous les autres tracas, des multiples angoisses qui, durant cette année terrible, l’avaient assaillie.

Elle me montra ses deux cadets avec joie.

— Ils sont élevés durement, eux, et cependant, comme ils poussent !…

Sans cesse, le nom d’André revenait sur ses lèvres. Elle me narra, la voix altérée, les