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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/333

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de mes traits, et, sans hésitation, me nomma. Elle me parla avec animation de deux de mes livres qu’elle avait lus et me pressa avec tant d’instance de descendre chez elle à P… durant quelques jours, qu’intriguée par on ne sait quoi de mystérieux, d’anormal que je sentais planer sur ce jeune ménage, flairant un cas psycho-pathologique curieux, je cédai ; j’interrompis ma route qui, d’ailleurs, ne dépendait que de ma volonté, pour les suivre.

Je restai chez eux six bonnes semaines, retenue par les supplications de mes hôtes et l’intérêt douloureux que ces dévoyés m’inspiraient.

D’abord, visiblement, on avait voulu m’« épater » : il restait du provincial dans ces snobs du vice. Puis, comme je demeurais absolument de marbre devant des spectacles qui, en somme, n’avaient rien de bien neuf, ils s’ingénièrent à déployer leur âme devant le romancier que j’étais, dans un besoin com-