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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/545

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nait, s’imposait le silence, la soumission ; elle remportait sur elle-même chaque jour, dix, vingt, cent victoires, mais celles-ci laissaient en elle une déchirure, mettaient son épiderme moral à vif.

Et un jour, cette aversion, cette révolte avaient débordé, amenant une pareille détente en son mari, qui lui aussi, autant qu’elle, quoique de façon différente, s’irritait d’elle, tout en s’efforçant de l’aimer et tâchant de se persuader qu’elle l’adorait…

Pendant six mois, c’avait été un enfer. Puis, tous deux s’étaient lassés de se déchirer ; un détachement leur venait qui les faisait se supporter avec une indifférence grandissante.

Le plus intéressant, au point de vue, psychologique, c’est que jamais les époux n’avaient cessé leurs rapports conjugaux, — exaspérés lorsqu’ils étaient exaspérés eux-mêmes ; calmes et froids, quand la paix se fit entre eux ; toujours constants, malgré leur désunion morale complète.