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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/583

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à l’année dans les bois de la Celle-Saint-Cloud.

Tout en ma jeune amie était transformé : sa voix était redevenue gaie, doucement vibrante, son allure alerte, ses yeux vifs. Maigrie, elle semblait avoir tout à coup engraissé, la peau fraiche, tout un souffle de vie gonflant sa chair.

Et, la veille encore, je l’avais eue près de moi une partie de la journée, affaissée, dolente, l’œil comme fixé sur une vision intérieure, la voix sans éclat, indifférente à toute impression du dehors, hypnotisée en son rêve d’amour brisé…

Je me gardai bien de lui faire la moindre observation. En ces cas de guérison subite, les rechutes sont si fréquentes, et alors si cruelles !…

Il n’y en eut pas. Nous passâmes une journée exquise.

On était en février ; le temps se maintint gris, menaçant ; un vent aigre soufflait au travers des bois défeuillés et sombres. Tout