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DÉCADENCE
DE L’EMPIRE LATIN.

La Notice sur Ville-Hardouin nous a conduits jusqu’à la mort de Henri qui affermit l’Empire latin, et qui, par les qualités qu’il déploya dans la paix et dans la guerre, se montra vraiment digne de régner. Nous avons vu la splendeur courte et passagère de cet empire : nous allons suivre les progrès de sa longue et douloureuse décadence.

La mort de Henri, qui arriva le 11 juin 1216, répandit la consternation parmi les seigneurs français. Il ne laissoit point d’enfans : Eustache son frère étoit mort ; et, pour conserver le sceptre impérial dans sa famille, il falloit aller chercher au loin celui qui seroit appelé à lui succéder. Un État composé de deux nations, dont la réconciliation n’étoit encore que commencée, devoit être gouverné par un prince absolument étranger à ses mœurs.

Les principaux barons, conformément aux lois qui avoient été faites au moment de la conquête, s’assemblèrent à Constantinople pour former une régence provisoire, et pour procéder au choix d’un empereur. Conon de Béthune, que nous avons vu se distinguer par son courage et sa prudence sous les empereurs Baudouin et Henri, fut nommé régent. Son exactitude à suivre les exemples de Henri, dont il avoit été