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tant de secours, mourut cette année, âgé de près de cent ans. Jonas, l’un des chefs des Comains, auxquels il devoit ses dernières victoires, mourut aussi presque en même temps que son gendre Narjot de Toucy : son collègue Soranius, dégoûté du service de Baudouin, passa du côté de Vatace avec toutes ses troupes.

Baudouin étoit dans cette position, lorsque Ville-Hardouin vint à Constantinople réclamer des sommes considérables qui lui étoient dues. L’Empereur lui abandonna ses terres de Courtenay ; mais saint Louis crut devoir s’opposer à cet arrangement qui auroit anéanti le nom de la branche dont Baudouin étoit le chef, et fournit à ce prince les fonds dont il avoit besoin pour s’acquitter. En reconnaissance de ce bienfait, l’Empereur lui donna, malgré les murmures de ses sujets, presque toutes les reliques qui existoient encore dans les églises de sa capitale. C’étoient un morceau de la vraie croix, la robe du Sauveur en allant au Calvaire, le fer de la lance, etc. Ces précieuses reliques arrivèrent à Paris le jour de l’Exaltation de la Croix, et furent déposées à la Sainte-Chapelle.

Alors Vatace fit avec Baudouin une trève de deux ans, dans le dessein de profiter de l’enfance de Caloman pour s’emparer de la Bulgarie. Il avoit aussi des projets sur le royaume de Thessalonique, qui furent exécutés plus tard. Son plan étoit de se rendre maître de toutes les provinces qui composoient autrefois l’Empire grec, avant d’attaquer la capitale. Il fit donc la paix avec Théodore d’Épire, à condition qu’il cesseroit de prendre le titre d’empereur.

Il n’étoit pas non plus sans inquiétude sur les inva-