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CHAPITRE III.


Requeste présentée au Roy par les huguenots, renvoyée au parlement. Diverses opinions. Edict de juillet dressé sur les délibérations du parlement. Sentimens de l’autheur en faveur dudict edict. Puissance des huguenots. La force ne sert de rien contre les hérésies. L’on propose de recevoir la confession d’Ausbourg. Progrez de l’hérésie en France. Ignorance des mistres calvinistes. Prétextes des huguenots pour avoir des temples. La Reyne justifiée de son intelligence avec eux.


Ils s’adressèrent derechef à l’Admirai, qui estoit conseil et partie en cette affaire, lequel en communiqua avec le roy de Navarre et le prince de Condé, et tascha à son possible de leur persuader, pour leur grandeur et bien du royaume, de favoriser la requeste desdicts protestans. Lors il fut advisë qu’elle seroit présentée au Roy, ce qui fut fait ; et à l’instant Sa Majesté la renvoya en son conseil privé : et pour autant que la chose estoit de grande conséquence, il fut advisé par ledict conseil de renvoyer ladicte requeste à la cour de parlement, pour estre bien pesée et meurement considérée avec tous les princes du sang, pairs de France et conseillers du privé conseil, afin que, d’un commun advis et consentement, l’on donnast sur icelle quelque bonne résolution : ceux de Guise, et tous les catholiques n’en estoient pas faschez, s’asseurans que la cour de parlement rejetteroit cette requeste, d’autant que