Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/164

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de crédit auprès de luy, et confirmez par le nonce du Pape et l’ambassadeur d’Espagne, qui s’entendoient l’un avec l’autre, cognoissant la facilité du prince, qui estoit vaillant et de bon naturel, mais trop facile à estre persuadé : d’autre costé il luy faschoit d’estre controollé par l’admirai de Chastillon et autres protestans de la Cour, qui le vouloient par trop réformer et contraindre. Cela fut en partie cause de le faire incliner du costé des catholiques ; joint aussi que la doctrine des protestans ne luy estoit pas trop agréable, combien qu’il fust à toutes heures sollicité par les ministres de ne se mesler avec ceux de Guise, disans qu’ils luy avoient voulu oster la vie et l’honneur, avec plusieurs autres persuasions, par lesquelles l’on vouloit aussi empescher le connestable de se liguer avec la maison de Guise, ce qui ne put avoir lieu.

Car, d’autre costé, l’on luy persuadoit qu’il ne pourroit trouver meilleur appuy en sa vieillesse et pour sa maison que ceux de Guise, qui luy cederoient par mesme moyen le droict de la comté de Dammartin. Et pour lors il n’y avoit pas grande affection entre la Reyne, mère du Roy, et le connestable, pour avoir eu quelque mescontentement l’un de l’autre, accompagné de paroles assez aigres. Enfin, cette amitié et confédération de ceux de Guise, du connestable et mareschal de Sainct-André avec le roy de Navarre, fut si sagement conduite, qu’en peu de jours ils ne furent tous qu’une mesme chose. Et quelques-uns pour lors eurent opinion qu’ils eussent bien voulu que la Reyne, mère du Roy, n’eust pas eu le gouvernement, laquelle neantmoins l’a tousjours prudemment conservé.

Lors les partisans, serviteurs et amis de toutes ces