Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la malveillance de ses ennemis et envieux : occasion pourquoy il leur fit dire qu’ils ne luy fissent pas tant d’apertes démonstrations d’amitié ; et leur faisoit mesmement signe des mains qu’ils se teussent.

Aussi le peuple de Paris estoit lors, et a tousjours esté, autant zélé à la religion qu’autre de tout le royaume de France, dans lequel il se voyoit beaucoup d’altération en la religion ; ce qui estoit remarqué des estrangers et de toutes sortes de gens, et que si-tost que la messe estoit dicte, en beaucoup de lieux l’on fermoit les églises ; au contraire à Paris elles estoient ouvertes tout le jour avec grande dévotion d’un chacun, qui oyoit la messe jusques à midy, et se faisoient plusieurs vœux et assemblées le reste du jour esdictes églises, avec offre de cierges et autres dons ; aussi en icelle il y a beaucoup d’hospitaux et grand nombre de religieux et couvens, dont le nombre croist tous les jours. Et entre toutes celles de France, cette ville se promettoit d’estre bien gardée, et qu’elle seroit exempte de presches, comme elle fut et a tousjours esté, depuis la déclaration faite quelques jours après sur l’edict de janvier[1].

  1. La déclaration faite quelques jours après sur l’edict de janvier. Cette déclaration est du 11 avril 1562 ; elle porte que l’édit de janvier sera maintenu partout, excepté à Paris, où l’expérience a enseigné que l’exercice de la nouvelle religion donne lieu à des troubles.