Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/228

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taires, qui ne cherchoient autre chose que la ruine des huguenots de la Germanie et confession d’Ausbourg, contraires en plusieurs choses à la confession de Genève ; qui fut cause que les huguenots incontinent firent publier, pour la justice de leur cause, la nécessité qui les avoit contraints de prendre les armes, et appeller des estrangers à leur aide, pour défendre leur religion et leurs vies, et entretenir les edicts du Roy, sans entrer au différend de la confession d’Ausbourg.

Et particulièrement le prince de Condé fit publier une response contre l’arrest du parlement de Paris, par lequel il estoit excepté du nombre des huguenots que ledit parlement avoit déclarez rebelles ; disant que par son innocence les autres de sa suite estoient justifiez du crime de leze-majesté, en récusant toutefois les présidens et conseillers du parlement, qu’il disoit estre passionnez et partisans de ceux de Guise, lesquels avoient fait faire exception de sa personne afin de le mettre en défiance de ceux qui l’avoient eleu pour chef, veu qu’en plusieurs autres lettres patentes il n’avoit nullement esté excepté ; faisant aussi déclaration qu’il n’avoit pris les armes que pour le service du Roy et de la Reyne sa mère, et pour leurs libertez ; appellant Leurs Majestez en témoignage, et plusieurs lettres qu’ils luy avoient escrites pour le prier d’employer ses armes pour les enfans de France et leur mère, voyant la confédération faite par ceux de Guise et le Connestable, et leurs partisans, qui tenoient les premiers lieux par toute la France et aux parlemens ; lesquels il disoit se monstrer plustost parties formelles des huguenots, que juges equitables ; attendu mesmement qu’ils avoient envoyé Chambon et Faye, conseillers, pour luy faire