Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/301

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disoit porter de defenderesse de la foy ; desirant advancer la religion huguenotte en France autant qu’elle pourroit.

Toutesfois, elle m’a souvent dit que c’estoit pource que la Reyne, mere du Roy, avoit dit à ses ambassadeurs qu’il ne falloit pas espérer que l’on luy rendist jamais la ville de Calais, qui estoit l’ancien patrimoine de la couronne de France.


CHAPITRE II.


Le Havre assiegé par l’armée du Roy. Les Anglais mettent tous les François hors de la place. Le Connestahle les somme de se rendre. Response des Anglais. Batterie du Havre. Progrez du siège. Mort du sieur de Richelieu. Batterie ordonnée par le mareschal de Montmorency. On empesche le secours. Bon service du sieur d’Estrées, grand maistre de l’artillerie, et des mareschauœ de Brissac et de Bourdillon.


Mais comme ses prétextes estoient en substance autant pleins d’injustice qu’elle taschoit de les faire paroistre au dehors justes et saincts, aussi fut-il clairement recognu que Dieu avoit pris en main la juste querelle des François : lesquels, par le bon soin de la Reyne, mere du Roy, firent résolution de dresser une bonne et forte armée, et mener le Roy et Henry, duc d’Anjou, à présent regnant, avec le Connestable et la pluspart de la noblesse françoise, tant de l’une que de l’autre religion, devant le Havre, sans les forces qui y estoient desjà sous la conduite du comte de