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tout le royaume et principalement ceux qui avoient quelque chose à perdre, estoient fort las.


CHAPITRE V.


La douairière de Guise accuse l’Admirai de la mort de son mary y et demande justice au Roy. Punition d’un sacrilege execrable commis à Paris contre la saincte hostie. Mort du mareschal de Brissac. Le seigneur Bourdillon succede à sa charge. Les ecclésiastiques obtiennent faculté de racheter les biens aliénez pour la subvention. Le Roy va à Fontainebleau recevoir plusieurs ambassadeurs des princes catholiques, qui proposent et offrent assistance pour la ruine des hérétiques et rebelles, pour le faire rentrer en guerre. Le Roy veut garder la paix jurée. Les Bourguignons demandent qu’il n’y ait point d’exercice de la religion prétendue en leur province. Nouvelle secte des déistes et trinitistes découverte à Lyon.


En ce mesme temps, Anne d’Est[1], douairière de Guise, qui a depuis épousé le duc de Nemours, avec ses enfans et beaux frères, demanderent justice de la mort du feu duc de Guise contre l’Admiral, qui se vouloit d’un costé purger, et de l’autre se tenoit sur ses gardes, et donnoit ordre de se deffendre par le moyen des huguenots, qu’il avoit presque tous à sa dévotion. Ce que prévoyant, Leurs Majestez commanderent à ceux de Guise d’attendre le temps et l’occasion. Tout le reste de cette année le Roy, avec une grande cour, demeura à

  1. En ce mesme temps, Anne d’Est. Voyez le supplément du chapitre 10 du livre IV.