Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/406

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et obligez à la couronne de France, de laquelle il estoit pensionnaire, et son fils Casimir nourry à la cour du roy Henry ii. L’on fit une deffense aux estats de l’Empire qu’aucun prince n’eust à lever armée sans licence des Estats ; mais cela estoit une apparence, qui ne servoit d’autre chose envers les princes huguenots, que d’accorder au comte Palatin tacitement tout ce que luy et le duc Casimir son fils faisoient pour le secours des huguenots, qui esperoient bien que, quelque chose qui advint de la paix ou de la guerre, le Roy payeroit l’armée de Casimir ; comme il advint, et dont je fis l’accord et la capitulation, comme je parleray cy-après. Et en cet endroit je diray en passant que les reistres ne sont autres que chevaux de louage qui veulent avoir argent et des arrhes, et de bons respondans de leurs monstres avant que monter à cheval, encore que le duc Casimir, qui avoit esté persuadé que, s’il estoit victorieux, il auroit tel payement qu’il voudroit, et, s’il estoit vaincu, il n’en auroit que faire, ne se fit pas trop tenir.

Neantmoins le Roy, voyant les huguenots fonder tout leur appuy sur la venue de leurs reistres, delibera aussi d’en avoir quelques-uns, en attendant que Sa Majesté fist plus grandes levées sous un prince d’Allemagne, qui a tousjours plus de pouvoir et authorité que des colonels particuliers.

Cependant l’on renvoya offrir au prince de Condé et à ses confederez l’edict de pacification fait à Orléans, s’il vouloit poser les armes, lequel seroit publié en tous les parlemens ; mais ils ne s’y vouloient point fier. Car les ministres preschoient en public qu’il n’y avoit en cela autre caution que des paroles et du par-