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ruisseau bien mal aise à passer, où l’Admiral avoit envoyé mille arquebusiers pour garder ce passage avec quelque cavalerie commandée par La Loue, afin d’avoir cependant moyen de rassembler de tous costez les forces de leur armée, qui estoient fort séparées.

Lors le duc de Montpensier commanda à Cossins et à moy d’aller recognoistre le ruisseau, pour voir s’il seroit aisé à passer, lequel ayant bien recognu et fait nostre rapport, suivant nostre advis, le duc commanda au comte de Brissac avec son regiment de gagner le passage du ruisseau, ce qui fut fait et passé à la vue de la cavalerie des ennemis, qui vinrent au-devant et fort bien à la charge, et sur tous autres d’Andelot. La Nouë et la Louë, qui firent tout devoir de bons combattans ; mais, voyans les arquebusiers en fort grand desordre, et qu’ils estoient attaquez en divers endroits, et que toute nostre armée s’avançoit à eux, commencerent à se retirer peu à peu.

Lors l’Admiral, lequel ne s’estoit jusques-là pu resoudre à la bataille, d’autant qu’il estoit beaucoup plus foible et qu’il vouloit attendre qu’il eust uni ses forces, se voyant forcé de combattre, envoya Montaigu au prince de Condé qui estoit à Jarnac, afin qu’il s’avançast avec la bataille, à cause qu’il ne pouvoit plus reculer. Cependant le duc de Montpensier, qui avoit reçu le commandement du duc de combattre, et passer sur le ventre à tout ce qui se rencontreroit devant luy, estant accompagné de Montsallais, de Clermont-Tallard, du baron de Senecé, Praslin et plusieurs autres, qui avoient des compagnies de gens-d’armes et de chevaux légers, donna avec grande furie sur la queue des ennemis, entre lesquels l’Admiral, d’An-