Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/472

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decouverts force linceux pour couvrir les soldats qui alloient et venoient.

Le reste du mois, l’Amiral le fit employer à faire une autre batterie contre les tours et galleries du chasteau, comme aussi une muraille faite en forme d’esperon, derriere laquelle les soldats qui y estoient logez tiroient aisement ceux qui venoient des prez et noyers à la porte et muraille de la ville ; il fit aussi pointer quelques pieces à la Cueille pour battre ceux qui estoient es defenses du chasteau, afin qu’ils ne pussent facilement tirer ceux qui viendroient à l’assaut, qui fut tenté le troisième jour de septembre, auquel Piles, qui s’estoit avancé avec son régiment, soustenu de celuy de Sainct-André, et d’un autre de lanskenets, pour recognoistre la bresche, fut salué de tant d’arquebusades qu’entre autres une luy perça la cuisse ; la pluspart des capitaines, qui accompagnoient leurs chefs, assez mal suivis de leurs soldats, n’en eurent gueres meilleur marché : ce que voyant l’Admiral, et qu’ils ne pouvoient emporter que des coups, à cause que le lieu où ils avoient tenté l’assaut estoit trop avantageux aux assiegez, tant pour les deffenses du chasteau que pour les ravelins et esperons qu’ils avoient fait faire, munis de plusieurs pieces qui les defendoient, commanda aux François et lanskenets de faire retraite.

Voilà à peu près l’estat des assiegeans et des assiegez, qui, d’heure à autre, attendoient le secours que le duc d’Anjou leur avoit fait esperer au commencement de septembre ; lequel, averty de la grande necessité de vivres qu’ils avoient, se resolut, avec ce qu’il avoit de cavalerie et d’infanterie, qui pouvoit estre de neuf mille hommes de pied et de trois mille chevaux, tant