Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/492

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sonne du vicomte de Martigues, qui fut atteint d’une arquebusade en la teste de laquelle il mourut.

Piles et ses compagnons ayant pris le chemin d’Angoulesme, y arriverent trois ou quatre jours après, moyennant le sauf-conduit que le Roy leur fit donner, qui ne les garantit toutesfois de l’outrage qui fut rendu, contre l’intention de Sa Majesté, à beaucoup, par l’insolence et liberté des soldats, qui s’émanciperent de devaliser ceux qui estoient mieux accommodez ; sujet que Piles prit de se dispenser de la promesse qu’il avoit faite de ne porter les armes de quatre mois contre Sa Majesté, laquelle entra le jour mesme dans la ville accompagnée de la Reyne sa mere, du cardinal de Lorraine et autres de son conseil, où après avoir pourvu à toutes les places de Poictou et de Xaintonge, èsquelles une partie de l’armée fut distribuée pour la disette de toutes choses et incommodité qu’elle recevoit, ayant decampé de Coulonge-les-Royaux sur la fin du mois de décembre, prit le chemin de Brissac pour se retirer à Angers, où, quelque temps après, les députez pour la paix vinrent trouver Sa Majesté, de laquelle je puis dire avoir porté les premières paroles à la reyne de Navarre, qui estoit à La Rochelle, incontinent après la bataille de Montcontour, par le commandement de la Reyne mere, qui m’avoit chargé de l’asseurer de sa bonne affection, et qu’estant desireuse de son bien et de son repos, comme de celuy de la France, elle porteroit tousjours le Roy son fils à luy accorder, et à tous ceux de son party, des conditions honnestes, lors que, comme bons et fidèles sujets, s’estant mis à leur devoir, ils voudroient entrer en quelque demande et requeste raisonnable ; en quoy la Reyne, après plu-