tance des places fortes, y met de bonnes garnisons, et se jette elle-même dans la forteresse d’Hennebon, où elle est bientôt assiégée par Charles de Blois. De la prise de
cette place dépendoit le sort de la guerre ; rien n’est
négligé, ni pour l’attaque, ni pour la défense ; la comtesse
donne partout l’exemple à ses soldats : elle est
avec eux sur les remparts, marche à leur tête dans les
sorties. Malgré ses efforts inouïs, la garnison étoit réduite
à capituler, lorsqu’une flotte anglaise vient, fait
lever le siége. Les troupes qu’Édouard envoyoit, étoient
trop peu considérables pour tenir la campagne devant
les armées françaises ; il étoit lui-même obligé d’employer
toutes ses forces contre l’Écosse. Ne pouvant
aider plus efficacement la comtesse, il lui conseille de
consentir à une suspension d’armes qui étoit vivement
désirée par les Bretons. L’épouse de Montfort suit cet
avis, et va trouver Édouard à Londres ; les circonstances
devenoient plus favorables pour elle : la trève
expiroit entre la France et l’Angleterre, et Édouard
signoit la paix avec l’Écosse, paix que Philippe avoit
approuvée contre toutes les règles de la prudence et
de la politique. Le monarque anglais pouvoit donc
fournir de puissans secours à Montfort. Il envoie une
armée en Bretagne sous le commandement de Robert
d’Artois, toujours ennemi implacable de la France ;
mais ce prince ayant été blessé à mort presqu’à l’ouverture
de la campagne, Édouard s’embarque lui-même
avec douze mille hommes. Il entreprend à la
fois les sièges de Rennes, de Nantes et de Vannes ;
mais partout on lui oppose une vive résistance, et
lorsqu’il apprend l’arrivée du duc de Normandie, il
est obligé de réunir toutes ses forces devant cette der-
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entre la france et l’angleterre.