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SUR DU GUESCLIN.

toutes les munitions necessaires de guerre et de bouche pour se préparer de son mieux à se bien defendre. Henry sçachant que ceux de Tolède demeuroient fermes dans l’obeïssance de Pierre, et qu’il étoit impossible de s’en rendre maître que par un siege dans les formes, jura que quand il y devroit employer une armée toute entière, il la prendroit ou d’assaut ou par famine. Toutes les autres villes ne luy furent pas si contraires. Madrid ne balança point à se donner à luy.

Ce prince tourna donc toutes ses pensées du côté de Tolede, dans la resolution de faire les derniers efforts contre cette ville. Il enrôla sous ses étendars tous les gens de la campagne pour grossir son armée, dont il donna l’avant-garde à commander au Besque de Vilaines. Avant que d’ouvrir le siege, il fit sommer ce même gouverneur de luy rendre la place ; mais celuy-cy ny voulant aucunement entendre, il se mit à y travailler tout de bon. Le Besque se posta par delà la riviere, et se trouvant assez prés d’un bois il en fit couper un grand nombre d’arbres dont il fit une haye tout au tour pour y enfermer tout son monde et s’y retrancher sans y laisser aucune ouverture que celle qui luy fut necessaire pour recevoir les vivres qui leur devoient venir. Henry se campa d’un autre côté pour serrer la ville de toutes parts. Il avoit avec soy le comte Ferrand de Castres, le comte d’Auxerre, le comte de Dampierre, le grand maître de l’ordre de Saint Jaques, Pierre de Sarmonte et l’archevêque de Tolède, qui s’étoit sauvé de cette ville après y avoir fait de fort inutiles remontrances à ses peuples en sa faveur. Henry s’acharna à ce siege avec tant d’opiniâ-