Pape, l’accuse des plus grands crimes et demande que
ce malheureux soit arrêté, mis en prison, et qu’en
attendant le concile chargé de prononcer, on nomme
un vicaire pour gouverner l’Église. Cependant un
légat vient faire au Roi des propositions qui ne sont
pas acceptées ; le Pape fulmine la bulle d’excommunication ;
les messagers chargés de porter cette bulle sont
arrêtés, et Boniface donne la couronne de France à
l’Empereur. C’étoit le même Albert d’Autriche que le
Pontife avoit excommunié deux ans auparavant, et
qui étoit rentré dans les bonnes grâces du saint Père,
en reconnoissant que le droit d’élire le roi des Romains,
destiné à être Empereur, a été accordé par le
saint Siége à quelques princes ecclésiastiques et séculiers ;
que les souverains reçoivent du saint Siége
la puissance du glaive matériel, et prêtent serment
de fidélité au Pape. Philippe convoque une seconde
fois les états du royaume, qui se rassemblent au
Louvre le 13 juin 1303 ; les accusations les plus violentes
y sont portées contre le Pape ; les états se réunissent
au Roi pour en appeler au futur concile. Boniface,
retiré à Agnani, se préparoit à lancer de nouvelles
bulles contre la France, lorsque Nogaret, que
le Roi avoit envoyé en Italie,
le fait prisonnier dans son propre palais, qui est livré
au pillage. Le Pape, délivré quelques jours après, ne
put survivre aux outrages dont il avoit été abreuvé. Il
mourut ainsi, victime de son opiniâtreté, de son ambition
et des emportemens de son ennemi. Né avec les
qualités nécessaires pour commander aux hommes,
ayant de l’élévation dans l’ame et de la pénétration dans l’esprit,
habile aux affaires, ferme dans ses résolutions,
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entre la france et l’angleterre.