après avoir exigé différentes choses, aroit fait
promettre au Pape de lui accorder une sixième demande
qu’il déclareroit en temps et lieu. Ainsi, en
adoptant même la relation de Villani, cette sixième
demande, sur laquelle le Roi ne s’expliquoit pas alors
et ne s’est pas expliqué depuis, ne pourroit donner
lieu qu’à de simples conjectures. Les uns ont cru qu’elle
s’appliquoit aux Templiers ; les autres, que Philippe
avoit voulu s’assurer à l’avance l’appui du Pape pour
élever à l’Empire son frère, Charles de Valois, après
la mort d’Albert d’Autriche. Ne seroit-il pas plus naturel
de penser, toujours en adoptant la relation suspecte
de Villani, que si le Roi n’avoit pas fait connoître
sa sixième demande, c’est qu’il se réservoit de la
former telle que les circonstances pourroient la rendre
nécessaire.
Quoi qu’il en soit, le 13 octobre 1307, tous les Templiers furent arrêtés à Paris et dans les différentes provinces du royaume. On les accusoit des crimes les plus abominables, et en même temps les plus absurdes, parce qu’il étoit impossible de les imputer indistinctement à tous les membres d’un ordre très-nombreux, composé, en grande partie, de tout ce qu’il y avoit de plus illustre dans les divers États de la Chrétienté. Cependant ces accusations monstrueuses furent d’abord généralement accueillies ; et cela s’explique aisément. Les chevaliers du Temple n’étoient plus ce qu’ils avoient été autrefois ; les richesses immenses qu’ils tenoient de la piété des fidèles, et qu’ils devoient employer à la défense de la Terre sainte, ne servoient plus qu’à alimenter un luxe effréné, qui insultoit à la misère publique. Le relâchement des mœurs dans le plus grand nombre des chevaliers, l’oubli des devoirs qu’ils s’é-