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intitulé de Rege et Regis institutione, à être brûlé par la main du bourreau, et défendit, sous grandes peines, de l’imprimer et le vendre en ce royaume, attendu qu’il contenoit une doctrine formellement contraire audit décret, et louoit l’assassin du roi Henri iii, disant, en termes exprès, que telles gens que l’on punit justement pour ces exécrables attentats, ne laissent pas d’être des hosties agréables à Dieu.

Les ennemis des pères jésuites leur mettoient à sus que la doctrine de Mariana étoit commune à toute leur société ; mais le père Cotton éclaircit fort bien la Reine et le conseil du contraire, leur faisant voir qu’en l’an 1606 ils l’avoient condamnée en une de leurs congrégations provinciales ; que leur général Aquaviva avoit commandé que tous les exemplaires de ce livre fussent supprimés comme très-pernicieux ; qu’au reste ils reconnoissoient la vérité de la doctrine du décret du concile de Constance porté en la session xv, et soutenoient partout que la déclaration faite en la Sorbonne en l’an 1413, et celle du 4 de juin de la présente année, devoient être reçues et tenues inviolables de tous les chrétiens.

Cette secousse, qui pouvoit ébranler les esprits plus affermis, n’abattit point tellement le courage des jésuites qu’ils n’entreprissent incontinent d’ouvrir leurs colléges, et faire leçons publiques dans Paris.

Il y avoit long-temps qu’ils avoient ce dessein, mais ils n’avoient osé s’en découvrir ; ils avoient, dès l’an 1609, obtenu des lettres du Roi, par lesquelles il leur étoit permis de faire une leçon de théologie en leur collége.

Ils n’avoient lors demandé que la permission de