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venu à la couronne, que peu de jours après que le corps de Henri iii seroit porté en terre, le sien y seroit mis aussi ; il s’imaginoit volontiers que différer l’enterrement de ce prince prolongeoit le cours de sa vie, et ne s’apercevoit pas que la seule crainte et la superstition qui l’empêchoient de s’acquitter du dernier office qu’il pouvoit rendre à celui qui lui avoit laissé la couronne, donneroit lieu à la vérité de ce qui lui avoit été prédit ; ce qui fut si véritable, que le roi Henri iii ayant été mis en terre le…, le feu Roi y fut mis ensuite le premier jour de juillet, avec les cérémonies et les pompes funèbres dues aux personnes de sa qualité.

Les louanges qui furent données à ce grand prince en diverses oraisons funèbres qui furent faites par toute la France, et en beaucoup de lieux même de la chrétienté, seroient trop longues à rapporter. Il fut pleuré et regretté de tous les gens de bien, et loué de ses propres ennemis, qui trouvèrent encore plus de sujet de l’estimer en sa vertu que de le craindre en sa puissance.

Il étoit d’un port vénérable, vaillant et hardi, fort et robuste, heureux en ses entreprises, débonnaire, doux et agréable en sa conversation, prompt et vif en ses reparties, et clément à l’égard même de ses propres ennemis.

Ces derniers devoirs étant rendus à la mémoire de ce grand prince, la Reine pense sérieusement à s’acquitter de ceux qu’elle doit au Roi son fils et à son État. Elle décharge le peuple, et par déclaration du 22 de juillet fait surseoir quatorze commissions extraordinaires dont il n’eût pas reçu peu de foule. Elle en révoque cinquante-huit, toutes vérifiées au