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L’autre s’excuse sur ce qu’au temps du chapitre général il n’a plus d’autorité ; qu’au reste il n’en a pas plus tôt été averti qu’il en a donné avis à messieurs les gens du Roi, qui ont estimé que le meilleur remède qu’on pouvoit apporter à cette entreprise imprévue, étoit d’empêcher qu’on agitât cette proposition en l’acte qui se devoit faire.

Le syndic, au contraire, craignant que le silence de la Faculté pût être un jour imputé à consentement, commande à Bertin, bachelier, de l’impugner. Celui-ci, pour satisfaire à l’ordre qu’il avoit reçu, proposa que tout ce qui est contre la détermination d’un concile œcuménique, légitime et approuvé, est hérétique ; que ladite proposition est contre la détermination du concile de Constance, qui est œcuménique, légitime et approuvé, et par conséquent hérétique.

À ce mot d’hérétique, le nonce qui y étoit présent s’émut ; le président, qui étoit espagnol, dit qu’il n’avoit mis cette assertion aux thèses de son répondant que comme problématique ; le cardinal du Perron dit que la question se pouvoit débattre de part et d’autre, et ainsi la dispute se termina.

Deux jours après, un autre dominicain proposa d’autres thèses, dans lesquelles il disoit qu’il appartient au Pape seul de définir les vérités de la foi, et qu’en telles définitions il ne peut errer. Cette proposition étant une preuve de la précédente, on estima qu’il en falloit arrêter le cours ; pour cet effet on ferma les écoles pour quelques jours, et ces thèses ne furent point disputées.

Au même temps il s’éleva un tumulte à Troyes,